Maison des jeunes de Djougou : Chronique d’un éternel chantier et d’une jeunesse abandonnée
Amis auditeurs bienvenus
Mardi 26 août 2025. Oui une date , celle qui aurait pu être celle d’un bel anniversaire : celui de la réception des travaux de réfection de la maison des jeunes de Djougou, un an presque jour pour jour après la date initiale prévue pour l’achèvement des travaux de rénovation.
Mais hélas, l'orage a pris par là. Au lieu de cela, nous célébrons un autre type de jalon : le record d'un des chantiers les plus lent de la ville si ce n'est de la commune.
Et pourtant, le vendredi 26 avril 2024 à l'occasion du lancement officiel des travaux de rénovation, les discours étaient bien huilés et le promesses étaient fermes. La fin des travaux martelait-on avec un sérieux touchant, était prévue pour le 26 août 2024. Une date qui semble désormais appartenir à la préhistoire.
Aujourd'hui, près d'un an plus tard, la réalité a le goût amer du béton non coulé. Les portes et les fenêtres restent hermétiquement fermées. Ce qu'on y retrouve ? Une maison des jeunes, sans jeunes, sans rien , si ce n'est l'écho lointain des discours de lancement de travaux passés.
Ce centre censé revitaliser les jeunes est devenu le symbole même de la paralysie institutionnelle.
Et pourtant à l'annonce des travaux de réfection, les jeunes de Djougou, jusque-là relégués aux marges culturelles , y voyaient une lumière au bout du tunnel. Un espace de formation, d’expression, de rencontre. Bref, un lieu pour exister.
Mais rapidement, la lumière s’est éteinte, les outils ont disparu, les ouvriers aussi. Autrefois, sanctuaire du divertissement, le temple du loisir, le QG de la jeunesse dynamique, la maison s'apprête à remporter un prix : celui du chantier éternel. Oui, cher ami auditeur, vous avez bien entendu, on ne parle plus ici d'un simple retard de travaux. Non Nous sommes dans l'art du "commencer sans finir". Pendant ce temps, les jeunes eux cherchent désespérément où s'occuper. Entre les trottoir transformés en clubs improvisés, et les stations ou immeubles devenus, lieu de séance photo, ils innovent dans l'urbain. Ah la créativité forcée! On devrait peut-être proposer leur candidature au prix Nobel de l'imagination sociale.
Et pendant ce temps les différents acteurs, à savoir autorités, entrepreneur jonglent avec des phrases mythique, "le processus est en cours" pour tout renseignement bien vouloir vous rapprochez du DST ou de la PRMP.
Alors que faire ? Peut-être faut-il transformer la maison des jeunes en musée des illusions perdues ? Où en site touristique pour les étudiants en urbanisme qui veulent étudier les symptômes du syndrome du chantier arrêté ?
Non Chaque jour de plus sans ce centre, c’est un jour volé à l’épanouissement de la jeunesse de Djougou.
Chers autorités, Messieurs les responsables de l’entreprise adjudicataire, Partenaires techniques et financiers, il est temps de cesser de jouer au ping-pong des responsabilités. Car pendant que les discours s’échangent dans les bureaux climatisés, la jeunesse de Djougou, elle, suffoque dans l’oubli.
Il est temps, grand temps, de rallumer les moteurs, de sortir les pinceaux et les devis, et surtout de respecter les engagements pris devant cette population. Trop de temps a été perdu. Trop de silence a été toléré.
Si personne ne s’indigne, si personne ne répond, alors il faudra peut-être un jour renommer le site : la Maison des Retards Infinis un musée vivant de la promesse non tenue.
A jeudi prochain sur solidarité FM